Ce qui est visible, ces courbes et creux de dos, ces cambrures et déhanchés m’aident, grâce à la subtilité de la féminité, à comprendre les élans fragiles qui nous permettent de vivre “dans le ciel”. Car seuls nos pieds touchent le sol. Le reste de notre être est en élévation.
Alors non, mes pièces ne sont pas des copies de La Femme, mais empreintes de féminité. Pour nous rappeler à notre sensibilité première, pour se souvenir de notre capacité à vivre pleinement notre monde d’Humains en harmonie avec l’Arbre et la Nature. Notre nature.
L’image ainsi donnée du corps féminin transcrit notre invisible ascension de tous les instants vers le ciel bleu, l’air que nous respirons, et notre volonté intérieure de nous élever. C’est une démarche fragile et discrète, une lutte et un combat quotidien pour discerner la beauté dans le fatras de nos vies et ses cascades d’images de premier degré.
Le mouvement commence là où s’arrête l’immobilité. Une frontière extra sensible à partir de laquelle s’anime la nature qui nous entoure. La magie d’un creux de dos s’exprime avec la même finesse que le mouvement d’une branche qui pousse. Ce n’est qu’une histoire de temps. Et d’Elévation.
Il me plaît à penser que la beauté d’un mouvement est fragile, que sa sensualité est un bien à protéger. Qu’il faut être attentif aux formes harmonieuses qui nous entourent, à l’équilibre qu’elles représentent et au bien-être qu’elles nous procurent.
Ce n’est pas un hasard si l’architecture est un art premier. La sculpture en dérive directement et l’harmonie des formes entre elles résonne pour moi à l’infini chaque jour, de la même manière qu’un peintre ne se lassera jamais de la juxtaposition des couleurs toujours renouvelée.
Tout est dans l’arbre, à chaque fois. Un renouveau permanent, une naissance toujours différente et toujours plus jouissante. Qui sera cet être nouveau mi-Arbre mi-Homme? Une rencontre du temps et de l’espace ? Une réconciliation, c’est certain. En tout cas je l’espère.